Des oscillations

Un modeste panorama des surfaces phonographiques contemporaines et quelques ellipses

Concerts, performances

Shiva Feshareki (UK), Pascal Battus (Fr) Michel Doneda (Fr)

Vendredi 12 mai 2023
Instants Chavirés

Shiva Feshareki est une compositrice, artiste et platiniste britannico-iranienne. Elle est reconnue internationalement comme à l’avant-garde de la musique classique contemporaine et de la musique électronique.

Michel Doneda saxophones et Pascal Battus surfaces rotatives acoustiques et amplifiées. Nouveau duo et belle rencontre entre ces deux musiciens improvisateurs essentiels et incontournables de la scène internationale.

Otomo yoshihide (Jp) & Chris Pitsiokos (USA), Lagno (Fr)

Mardi 23 mai 2023
Instants Chavirés

Fondateur du groupe Ground Zero, Otomo Yoshihide est l’un des artistes les plus reconnus du réseau japonais des musiques expérimentales. Guitariste, platiniste, compositeur et improvisateur, sa musique dépasse les cadres et catégories. Avec plus de 150 références discographiques, il s’impose en fer de lance de toute une génération de défricheurs de sons.

Né en 1990, Chris Pitsiokos est saxophoniste alto et compositeur. Il est basé à Brooklyn. Son travail combine le lyrisme du jazz et l’intensité des formes extrêmes du rock et du bruit.

Lagno est le projet live solo de la française Elodie Le Neindre. De formation classique, la musicienne évolue dans le domaine des performances improvisées, expérimentales et électroacoustiques. Elle crée des paysages sonores abstraits induits par la transe et les influences industrielles, au moyen de techniques étendues du violon, de traitement analogique et de systèmes de bouclages en direct.

Thierry Madiot et Arnaud Rivière (Fr), Yann Leguay (Be)

Mercredi 31 mai 2023
Théâtre Municipal Berthelot Jean-Guerrin

« Agglo 8 »

Thierry Madiot amateur de processus de jeux (et parfois tromboniste basse), il interroge les pratiques sonores contemporaines dans tous types de situations sociales. Il crée et modifie ses instruments. Objets sonores non identifiés et installations sonores, il intervient directement dans et sur l’espace architectural de réception de l’auditeur.

Musicien autodidacte, Arnaud Rivière pratique l’improvisation libre à tendance bruitiste depuis la fin des années 90. Il utilise principalement un dispositif électroacoustique rudimentaire construit autour d’un électrophone réparé (moult fois), d’une table de mixage préparée et de quelques micros/capteurs : une électronique primitive où le geste est primordial.

Entre flux d’air ou d’électricité, à tendances rotatives, les deux artistes déploient dans l’espace et la durée des dispositifs physiques vibratoires. Les mises en jeu sonore sont multiples et souvent se jouent de leur producteur. Les installations sonores s’aggloméreront, se superposeront, se répéteront, s’amplifieront au cours d’une phase de mise en jeu étendue, sans réel début, ni de fin… Thierry Madiot et Arnaud Rivière bricolent, installent, jouent, montrent, placent et déplacent objets et sons. Agglo propose ainsi un dispositif où le regard supporte l’écoute.

« 5 haïkus pour un tourne-disque »

Yann Leguay se situe à la frontière des arts plastiques et du son. Basé à Bruxelles depuis 2008, son travail se concentre en partie sur l’archéologie des médias et il développe une approche critique sur l’évolution technologique. Internationalement actif sur la scène expérimentale depuis 2007, il exécute de nombreuses performances lors de concerts et festivals dont notamment Présence Électronique à Paris, Tsunami à Valparaiso, Listahatid à Reykjavik… Yann Leguay est à l’origine du label indépendant Phonotopy proposant une approche conceptuelle des supports d’enregistrement

« En écoutant un disque, je me demande souvent si c’est réellement la platine qui fait tourner le disque sur son axe, ou si, finalement, le disque est immobile et c’est la terre entière qui est en rotation au-dessous ? ». Une expérimentation circonstancielle et éphémère au bord de l’absurde et autour du disque vinyle.

« Soirée des Revues Phonographiques – Hors-série »

Jeudi 1er juin 2023
Théâtre Municipal Berthelot Jean-Guerrin

Les Revues Phonographiques ont été initiées par Jérôme Poret en 2019 pour la semaine du Bizarre proposé par le Comité des autochtones. Au programme, rencontre de machines et de gestes musicaux sur supports phonographiques.

Avec : Madeleine Leclair, Laurent Tixador & Julia Hanadi Al Abed, Jérôme Poret, Thomas Henry, Samon Takahashi et Emiliano Flores, eRikm.

Séance d’écoute autour du fonds ethnomusical du MEG

Madeleine Leclair travaille depuis plus de vingt-cinq ans à la valorisation du patrimoine musical et sonore dans les musées ethnographiques (musée de l’Homme à Paris, musée du Quai Branly-Jacques Chirac et musée d’ethnographie de Genève), où elle a été commissaire de différents projets d’expositions sur la musique. Depuis 2012, elle est conservatrice du département de musique de MEG. Depuis 2015, elle est rattachée à l’Université de Genève, où elle enseigne dans le cadre du Master en ethnomusicologie.

Séance d’écoute avec Madeleine Leclair, anthropologue, responsable du département d’ethnomusicologie au Musée d’ethnographie de Genève (MEG).

« La voix de son fantôme / 78 rpm / 35 kg / performance acoustique »

Découvert à l’occasion d’un déménagement, un lot de disques anciens fait son apparition. Lisibles uniquement sur des gramophones, un système mécanique n’utilisant aucune source d’énergie autre qu’un ressort remonté par une manivelle, ils s’apparentent fort à ces mammouths de Sibérie qui refont surface à la faveur de la fonte du permafrost.

« Valse de Cuirs de Fatigue et de Peaux de Chagrin »

Né en 1969 en banlieue parisienne, Jérôme Poret vit et travaille actuellement entre Ris Orangis et Paris. Artiste plasticien et compositeur, commissaire d’exposition et créateur des éditions phonographiques Labelle69. Inscrit dans les pratiques musicales dites extrêmes (indus, métal, noise) et leur esthétique, l’électro-acoustique, son univers plastique en fait le matériau d’une interaction avec les lieux et les architectures investis.

Interprétation et improvisation d’idiophones sous forme de disques conçus dans des matériaux divers et de phonographies au format 78 t remodelées par un Korg SE-500 Stage Echo.

« De Billancourt à Puigcerda »

Thomas Henry est responsable des collections et des ressources documentaires à Radio France et créateur du blog « Ceints de bakélite » entièrement dédié et consacré aux disques 78 tours.

Samon Takahashi mixe les modalités d’interventions, et intervient dans le domaine de l’art conceptuel, avec notamment la conception d’objets « pour la plupart éphémères sur la base de glissements sémantiques ». Il multiplie le recours à des médias différents, tentant d’établir un lien entre eux: arts plastiques, architecture, sons, musique…

Emiliano Flores : Parallèlement à ses activités d’expert en transfert de disques, Emiliano approfondit les possibilités modernes de l’enregistrement artisanal sur disques vinyles, héritier des techniques de gravure directe de l’ORTF. En 2023, Meta-Sillon propose des prestations et ateliers de gravure de disques vinyles.

A travers la récréation sur la scène du théâtre de séances d’audition de disques qui eurent lieu au milieu des années trente à Boulogne- Billancourt dans le cadre de l’Université Populaire Henri Barbusse, il s’agit d’évoquer le parcours croisé des deux hommes à l’origine de ces événements, les journalistes et militants antifascistes Charles Wolff et Albert Soulillou, en s’appuyant sur des archives sonores et visuelles inédites.

« Générer-Dégénérer »

eRikm est un compositeur, musicien et artiste plasticien français. Reconnu pour son travail avec des platines et des arts sonores (1996), ErikM traverse les mondes-systèmes dits « indépendants », « institutionnels » et les territoires (France – International). Dans le même temps, il développe une approche ouvertement prospective du médium technologique, à la fois comme outil de développement d’un modèle économique et comme instrument de création, de production, de diffusion.

eRikm interpréte exceptionnellement deux sets à la suite sur support phonographique« PYRAL » le disque à gravure directe ou disque souple a été inventé en 1932 pour enregistrer la radio. Appelé aussi disque acétate, ou encore « disque pyral », du nom de la société Pyrolac qui en fournissait le matériau. Il permettait des enregistrements en direct qui pouvaient être lus tout de suite après la gravure. « Générer-Dégénérer » avec 20 vinyles issus de l’industrie du disque de musique savante populaire et personnels prévus à cet effet. Ce travail a été entamé en 1992 sur la régénérescence et la dégénérescence du corps sonore à partir d’un son ou d’une musique préexistante axée sur disques vinyles.